L'édito de la rédaction sur le refus de subside au festival Les Gens d'Ere : du bon son, mais pas de sous

L'édito de la rédaction sur le refus de subside au festival Les Gens d'Ere : du bon son, mais pas de sous

Vous l'avez entendu, pour la 4ème fois, les organisateurs se sont vu refuser l'octroi d'un subside par la FWB. Au regard des arguments avancés et du sort plus favorable réservé à d'autres festivals, on peut comprendre l'étonnement et la colère du côté d'Ere, c'est l'objet de l'édito de la semaine.   Né il y a 20 ans, le Festival des Gens d'Ere a bien grandi depuis. Aujourd'hui, ce sont 3 jours de festival, plus de 20 artistes qui se produisent sur 2 scènes, le tout orchestré par une équipe exclusivement composée de bénévoles qui mettent de leur temps, de leur énergie et risquent, aussi, d'y laisser de leur argent.   On peut donc légitimement comprendre la volonté du comité de trouver un peu de soutien financier du côté de la Fédération Wallonie Bruxelles qui bénéficie pour cela d'un outil - Le secteur des musiques - qui alloue chaque année des subventions pour un montant global avoisinant 1 million 400 mille euros. Bon élève qu'il est, le Festival des Gens d'Ere a donc pour la première fois en 2019 et chaque année depuis rempli le dossier ad hoc, l'a envoyé à qui de droit en demandant un subside de 40 000€.   A leur grand étonnement, les responsables du comité se sont toujours vu opposer une fin de non-recevoir, le Festival n'entrant pas suffisamment dans les critères fixés par Le Secteur des musiques de la Fédération malgré les évolutions apportées. L'affiche du Festival est jugée trop mainstream, comprenez qu'elle propose des artistes déjà connus, sans doute pour cela jugés trop grand public, ce qui en l'espèce semble être une tare rédhibitoire. C'est vrai que d'autres festival, largement subsidiés eux, ont le courage de coucher sur leur affiche des talents méconnus voir totalement inconnus, comme Louise Attaque, Franz Ferdinand, Indochine ou Juliette Armanet à Ronquières ou comme Florent Pagny, Kenji Girac, Marc Lavoine ou encore Big Flo et Oli aux Francofolies de Spa, quelle audace!   On nous dira qu'à côté de ces têtes d'affiche, ces festivals proposent aussi des découvertes, on leur impose d'ailleurs un quota d'artistes estampillés Fédération Wallonie Bruxelles. Cela fait également sourire du côté d'Ere ou à titre indicatif, les têtes d'affiche cette année ont permis de drainer du monde pour découvrir une programmation composée à 85% d'artistes issus de la Fédération Wallonie Bruxelles en général et de Wallonie picarde en particulier qui ont trouvé là pour certains une toute première occasion de se produire dans des conditions idéales et très professionnelle. Sans doute n'a-t-on pas au sein du secteur des musiques de la Fédération la même notion de défrichage de talent qu'ailleurs.   Enfin, autre reproche fait aux Gens d'Ere, le fait que le même type de festival existe déjà. Ailleurs. A notre sens, c'est cet ailleurs qui devrait au contraire rendre Ere éligible aux subsides. Proposer à un public local, qui n'aurait sans doute pas les moyens de se déplacer ailleurs, et ce d'autant plus que les prix proposés à Ere sont on ne peut plus démocratiques, mérite bien une reconnaissance.   Car il ne faut pas s'y tromper, au-delà de la somme, 40 000 euros qui ne représentent que 4% du budget global du festival, le refus de subside est vécu si pas comme du mépris, au moins comme une forme de dédain à l'égard d'un petit festival perdu sur une plaine à la campagne du côté de Tournai.