Estaimpuis : l’ensemble du conseil communal pousse un coup de gueule concernant le coût-vérité

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Estaimpuis : l’ensemble du conseil communal pousse un coup de gueule concernant le coût-vérité

Estaimpuis : l’ensemble du conseil communal pousse un coup de gueule concernant le coût-vérité

Comme la plupart des communes de Wallonie picarde, Estaimpuis n’a pas eu d’autre choix que d’augmenter ses taxes concernant les déchets.

Lors du dernier conseil communal, les points sur les différentes taxes pour l'année 2026 ont été votés. Information principale : l'augmentation de la taxe sur la collecte et le traitement des déchets ménagers et assimilés :

  • 108 € pour les isolés (80 € en 2025)
  • 149 € pour les ménages de 2 personnes (110 € en 2025)
  • 162 € pour les ménages de 3 personnes (120 € en 2025)
  • 176 € pour les ménages de 4 personnes (130 € en 2025)
  • 189 € pour les ménages de 5 personnes (140 € en 2025)
  • 149 € pour les commerces, entreprises, établissements ou assimilés (140 € en 2025)
  • 189 € pour les secondes résidences (110 € en 2025)

Une décision qui est en lien avec le coût-vérité imposé par Ipalle, autrement dit la logique du pollueur-payeur. Mais depuis quelques semaines, cette logique fait débat et est jugée "obsolète" dans les différentes communes.

L'opposition s'insurge

Du côté d'Estaimpuis, le principe du coût-vérité a aussi fait parler. Steve Roussel, conseiller de l'opposition pour Les Engagés, a dénoncé le fait que les citoyens trient plus mais ne paient pas moins pour autant. ""Le coût-vérité, c'est simple : chacun paie le coût réel de ce qu'il jette". Ah ! Quelle belle idée ! Sauf qu'en 2026, même ceux qui ne jettent presque plus reçoivent une facture qui, elle, n'a visiblement pas décidé de réduire sa production. On dirait que les poubelles diminuent, mais les chiffres sur la facture, eux, se reproduisent." Le conseiller a alors pris pour exemple les chiffres concernant les Estaimpuisiennes sur les trois dernières années. Les déchets ménagers seraient passés de 149,11 kilos par habitant à 106,59 kilos par habitant. "Ce système qui devait encourager le citoyen responsable finit par le punir avec une facture qui grimpe plus vite que la motivation à trier ses PMC, ses cartons, son verre, ses ordures ménagères, etc. (...) Je vous le dis : le citoyen, lui, a fait sa part. Mieux même, les chiffres le montrent : il la fait bien. Alors, maintenant, il est grand temps que le système fasse la sienne. Avec de la vraie transparence. Avec des coûts réellement proportionnés. Et surtout avec un peu de respect pour ceux qui trient, qui réduisent, qui s'engagent et qui n'ont pas à être les dindons d'un système politisé qui pose de réels problèmes. Je le répète : il n'existe pas mille solutions, mais il en existe une réelle qui peut vraiment faire avancer les choses : mettre fin à ce système !"

Thierry Graulich, chef de file pour Ouverture, est allé dans le même sens : "Nos concitoyens font de réels efforts pour mieux trier et réduire leurs déchets, et la Commune investit dans des dispositifs pour accompagner cette démarche. Pourtant, la charge financière continue d'augmenter pour les ménages comme pour la Commune, ce qui interroge l'efficacité du modèle actuel : récompense-t-il réellement les comportements vertueux ? Nous pensons qu'il est nécessaire de réévaluer ce mécanisme pour garantir à la fois sa justice sociale, son efficacité économique et sa pertinence environnementale." Le conseiller de l'opposition a ainsi proposé qu'un audit externe soit réalisé. "Notre démarche n'est pas une remise en cause de la mission d'Ipalle, que nous reconnaissons comme essentielle pour la gestion durable des déchets et la transition écologique. Elle vise simplement à garantir un système plus équitable, plus transparent et plus cohérent avec les efforts demandés à l'ensemble de la population."

Eric Demarque, conseiller MR, s'est quant à lui inquiété pour la suite. "Nous nous sentons pris en otage par Ipalle. Le coût-vérité est devenu un coût-vérité totalement inadapté qu'il faudrait absolument revoir (...) En 2024, le coût-vérité était de 737 662,83 €. Actuellement, nous sommes donc à 818 738,65 €. C'est quand même assez évocateur comme hausse, plutôt vertigineuse. Et ça revient à dire qu'en 2025, le coût-vérité était de 63 € par habitant, il est maintenant de 78 € par habitant. Avec un exercice propre pour la commune d'Estaimpuis d'environ 20 millions, au train où ça va, dans deux ans nous serons à 1 million. Donc, il faudrait essayer d'endiguer ça. Nous comptons sur notre bourgmestre et tous les bourgmestres des autres communes pour exercer une pression sur Ipalle et envisager un autre système."

La majorité partage ces avis

Un message donc envoyé à la majorité : faire pression pour le bien des citoyens. Frédéric Di Lorenzo s'est montré ouvert et même en accord avec cette demande. "Je me réjouis d'une chose, c'est que ce coup de gueule est à l'unisson de la table du conseil." Il a ajouté que cet état d'esprit était partagé dans les autres communes.

Le bourgmestre a ensuite expliqué que des réunions avaient eu lieu et qu'Ipalle avait réagi sur un point. Une note aurait en effet été envoyée au ministre. "Toutefois, la note qui est initiée ici, et c'est là où nous devons encore pousser un coup de gueule supplémentaire, c'est que c'est juste le début du travail. Parce qu'effectivement, un audit complet doit sortir de l'intercommunale pour voir comment est gérée la filière des déchets ménagers (...) Merci en tout cas de votre soutien, sous peu, sur ce coup de gueule et à l'unisson, comme avec les 22 autres communes. Je peux vous rassurer d'une chose : on défendra cet intérêt, qui est un intérêt communal."


E.H.