Projet d’une porcherie de 6.000 cochons à Ellignies-Sainte-Anne : « Cela fait 5 porcs par habitant »

Ils étaient environ 150 citoyens au Centre La Pommeraie ce mardi soir à l'occasion de la séance publique d'information concernant le projet d'extension d'une porcherie située à la rue Choquette dans le village d'Ellignies-Sainte-Anne (Beloeil).

La société Bordau de Comines-Warneton souhaite racheter l'exploitation actuelle de 900 porcs, 100 truies et 160 bovins pour l'agrandir et accueillir 6.000 porcs. La vente de cette exploitation située au milieu des champs (la première habitation est à 650 m) est liée à l'octroi d'un permis unique de classe 1.

Odeurs, émissions d'ammoniac, charroi, utilisation de l'eau, bien-être animal, impact sur la valeur des maisons voisines, De nombreuses questions ont été posées par les citoyens présents. Toutes les réponses n'ont pas été apportées puisque l'étude d'incidence sur l'environnement doit seulement être réalisée.

Le projet prévoit la création de trois hangars de 47 m de large sur 100 m de long, soit l'équivalent de trois terrains de foot. Ces hangars seront équipés de laveurs d'air qui permettront de réduire les odeurs. Actuellement, l'exploitation consacre 0,65 m carré par porc élevé. 1 m carré par animal est prévu dans les trois nouvelles porcheries.

Concernant le charroi, le nombre de 544 camions par an est avancé, soit 1,49 camion par jour. Des camions qui transiteraient par la RN527 et le village de Quevaucamps.

C'est principalement la taille de l'exploitation qui concentre les inquiétudes des citoyens de ce village de 1.200 habitants. "6.000 porcs, cela fait 5 porcs par habitant", a fait remarquer une Ellignoise lors de la réunion.

Toutes les personnes présentes n'ont pas pour autant condamné le projet. Le village compte plusieurs exploitations agricoles et parmi les agriculteurs présents dans la salle, certains ont soutenu le projet en justifiant que cela permettrait de produire de la viande localement, même s'il fallait le revoir légèrement à la baisse.

La commune se prononcera à l'issue de la procédure

Sur son territoire, la commune de Beloeil ne possède pas d'installation ou d'activité de classe 1. C'est le collège communal qui décidera d'octroyer ou non le permis à l'issue de la procédure. En cas de recours contre la décision des autorités communales, c'est la Région wallonne qui tranchera.

Interpellé à plusieurs reprises ce mardi soir, le bourgmestre Bastien Marlot (MR+) a expliqué que la commune avait un devoir de réserve et qu'il fallait suivre la procédure. Il a néanmoins émis des interrogations notamment par rapport au charroi qu'une telle activité engendrerait.

Les citoyens ont 15 jours pour faire part de leurs questions ou remarques à la commune de Beloeil. Les riverains du projet auront également l'occasion de consulter le dossier et d'exprimer leur avis lors de l'enquête publique.