Le dessinateur et caricaturiste Serdu est décédé
Serge Duhayon alias Serdu est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à Frasnes. Il avait 85 ans.
En quelques coups de marqueurs, il mettait le doigt sur l'absurdité d'une situation ou les enjeux réels d'une problématique. Sur le papier, apparaissaient avec humour les travers de notre société.
Un marqueur pour dénoncer.
Originaire de La Glanerie (Rumes), le caricaturiste SERDU, alias Serge Duhayon est resté fidèle à sa région en s'installant à quelques kilomètres, à Hollain, dans l'entité de Brunehaut. Tout au long de sa carrière, le dessinateur restera fidèle à ses valeurs, avec un objectif: dénoncer les injustices du monde moderne. Sa démarche était de mettre l'accent sur les faits, et non sur les hommes. Dans cette optique, l'illustrateur refusait généralement de dessiner les hommes politiques car pour lui, ce n'était pas eux qui devaient avoir la vedette.
400 000 dessins !
Ce professeur de dessin utilisait son expérience et sa faculté d'observation pour mettre le doigt sur tout ce qui pouvait être un obstacle dans la quête universelle de l'équité. Travailleur infatigable, SERDU a vu ses dessins régulièrement publiés dans les quotidiens mais aussi la plupart des magazines belges d'information. Il ne refusait d'ailleurs jamais une invitation de notele pour illustrer des émissions en direct comme les élections ou les grands anniversaires de la chaîne locale.
Le dessinateur l'affirmait: sa production dépassait les 400 000 croquis !
Simple et serviable, SERDU s'impliquait aussi dans la vie associative de sa région. Après avoir participé à la création de l'artfoire d'Hollain, il en était resté l'une des chevilles ouvrières pendant de longues années.
Au service des citoyens
Proche des gens, il était toujours disposé à offrir un dessin au profit de clubs, d'associations ou de simples citoyens comme la fondation pour la recherche contre le cancer. Mais une autre association lui tenait particulièrement à coeur : l'APPER (association de parents pour la protection des enfants sur les routes), qu'il avait fondée avec son frère après le décès de sa fille de 2,5 ans, victime d'un accident de voiture.
Touché par la maladie de Parkinson, il avait encore accepté d'illustrer un livre pour récolter des fonds, parvenant encore à tourner en dérision les effets secondaires causés par la maladie.
F.D.
N.L.