Gouvernement De Wever : «On ne peut plus se permettre d'avoir des snipers qui mettent de l'huile sur le feu», prévient Nicolas Dumont (Les Engagés)

Gouvernement De Wever : «On ne peut plus se permettre d'avoir des snipers qui mettent de l'huile sur le feu», prévient Nicolas Dumont (Les Engagés)

Secrétaire politique des Engagés et conseiller communal à Leuze, Nicolas Dumont était l’invité de notre émission Politiquement Incorrect ce jeudi 6 février.

Les dernières semaines ont été intenses pour Nicolas Dumont. En tant que secrétaire politique des Engagés, il a joué un rôle central dans la formation du nouveau gouvernement De Wever. Un exercice éprouvant mais nécessaire pour celui qui était chargé d'apporter son expertise sur les matières sociales et économiques, telles que les pensions ou encore le pouvoir d'achat.

"C'est un soulagement, mais c'est aussi énormément de travail. Aujourd'hui, je profite de l'occasion pour féliciter les équipes pour le travail accompli. Mais maintenant, le boulot ne fait que commencer".

On le sait, les négociations ont été particulièrement intenses. Les socialistes flamands de Vooruit ont claqué la porte à plusieurs reprises, tout comme le MR de Georges-Louis Bouchez. Mais pour Nicolas Dumont, l'accord final reflète un équilibre nécessaire pour assurer la relance du pays.

"Beaucoup de gens ont eu peur en voyant la N-VA autour de la table, craignant que le pays soit mis en pièces. Ce n'est clairement pas ce qui est prévu. La meilleure preuve, c'est l'insatisfaction du Vlaams Belang au Parlement sur les avancées liées à une réforme de l'État. L'objectif, c'est avant tout de relancer économiquement ce pays. Et je suis persuadé que tout ira mieux le jour où les Flamands n'auront plus cette vision du chômeur wallon fainéant."

Des personnalités politiques sous tension

En coulisses, chaque président de parti a joué sa partition. Nicolas Dumont les a côtoyé de près. Il nous a partagé son ressenti sur certains acteurs de ces négociations.

Lorsqu'on lui demande quel leader est le plus agréable à côtoyer, il cite sans hésitation son président, Maxime Prévot, qu'il défend avec loyauté. Mais il souligne également la personnalité atypique de Conner Rousseau, "il est assez marrant", et salue le sens de l'humour "incroyable" de Bart De Wever.

Le cas de Georges-Louis Bouchez est plus nuancé. Nicolas Dumont reconnaît son engagement et sa combativité, mais regrette son manque de flexibilité dans les négociations.

"On ne peut pas lui retirer le fait qu'il défend avec une grande ardeur ses positions. Mais parfois, il aurait dû lâcher un peu plus. Un gouvernement, c'est fait de compromis, pas de compromissions."

Bouchez hors du gouvernement : un pari risqué ?

Un autre point abordé concernant la nouvelle majorité est l'absence de Georges-Louis Bouchez au sein du gouvernement. Le président du MR a préféré rester en retrait, annonçant qu'il restait à la tête du parti libéral.

Avantage ou handicap pour la nouvelle coalition ? Nicolas Dumont reste prudent dans sa réponse mais souligne que la réussite du gouvernement dépendra de la cohésion entre ses membres.

"La Vivaldi était le pire gouvernement que ce pays ait connu depuis longtemps, car il n'y avait aucune cohésion interne et que des snipers frappaient dessus de l'extérieur, mettant ainsi de l'huile sur le feu en permanence. On ne peut plus se permettre ça. La situation socio-économique et géopolitique est trop grave pour que ce gouvernement échoue.

Je pense que Georges-Louis Bouchez aurait dû monter au gouvernement pour être le garant de l'accord. Il ne le fait pas, c'est son choix. Mais alors, si on a un ministre de l'Intérieur qui est Bernard Quintin, on n'a pas besoin d'un ministre de l'Extérieur qui serait Georges-Louis Bouchez."


Sébastien Lippens