Changement de gestion à l'abattoir d'Ath : un tournant dans la transition vers le privé ?
Le directeur actuel a émis le souhait de quitter la direction de l'abattoir. La gestion quotidienne sera confiée à un groupe de co-gestion dans les jours à venir.
L'avenir de l'abattoir communal d'Ath est à nouveau revenu sur la table du conseil communal ce jeudi soir. Dans ses communications, le bourgmestre, Florent Van Grootenbrulle (PS) a fait le point sur les discussions actuellement en cours afin de céder l'outil au secteur privé. Depuis de nombreuses semaines, des réunions ont lieu entre la ville et de potentiels repreneurs et la piste d'une reprise par une coopérative se précise. Cette cession permettrait ainsi que pérenniser l'infrastructure qui, pour l'instant, ne peut jouir d'aucune subvention.
Si la ville restera à la barre jusqu'au 1er juillet 2025, un changement significatif interviendra dans les prochains jours. "Notre directeur actuel a émis le souhait de quitter la direction de l'abattoir pour se concentrer sur d'autres projets personnels. Nous venons de saisir cette opportunité pour confier la gestion quotidienne de l'abattoir à un groupe de co-gestion, constitué d'un membre du PNPE (Parc Naturel des Plaines de l'Escaut), d'un agriculteur candidat repreneur et d'un expert en normes. Ce groupe a pour vocation de prendre de plus en plus la main de la gestion de l'abattoir en saine collaboration avec la ville" a précisé le bourgmestre. Ce groupe devra être officiellement désigné par le Collège communal et devrait prendre ses fonctions dans les jours à venir.
La sélection des membres du groupe de travail qui intégreront la coopérative repreneuse devrait se faire dans le courant du mois de mars. Ce qui permettrait d'entrer dans al phase de concrétisation juridique à la fin du printemps et ainsi respecte la date butoir du 1er juillet 2025.
Une opposition qui tente de réagir
Alors que le bourgmestre avait conclu ses communications, le conseiller de l'opposition Philippe Duvivier (Les Engagés) a souhaité intervenir. Cependant, le président de séance, Bruno Lefèbvre (PS), a rappelé que les règlements du conseil communal ne permettent pas de réagir aux communications officielles. "Il n'y a jamais eu de réaction aux communications, il n'y en a jamais eu et cela a toujours été dit", a affirmé le président.
Face à ce refus, Philippe Duvivier a exprimé son mécontentement, jugeant la situation de l'abattoir "incertaine" et regrettant un manque de transparence dans la gestion du dossier. Une accusation que le bourgmestre a immédiatement réfutée. "Ce n'est un scoop pour personne, vous êtes agriculteur également et la plupart des agriculteurs qui étaient volontaires étaient invités, les bras ouverts" a rétorqué Florent Van Grootenbrulle avant d'ajouter "vous avez eu la politesse de répondre à l'invitation et étiez présent".
Le bourgmestre a ensuite rappelé la complexité de la situation tout en précisant que les réunions se tiennent dans un climat serein et constructif afin d'amener une transition en douceur. "La cordialité et le niveau de conversation qu'on a tenu, c'est en grande partie parce que la mention politique, les petites "connotations politico-politiciennes" n'ont pas leur place et n'auront jamais leur place dans ce genre de réunion" a conclu Florent Van Grootenbrulle.
Malgré ces tensions en séance, la Ville d'Ath poursuit son travail de restructuration de l'abattoir. Un investissement de 140 000 euros sera débloqué dans les semaines à venir afin de garantir la transition et notamment le renouvellement du permis d'environnement.
A.D.