Péruwelz : la vente d’un bâtiment reçu en don divise le conseil communal

Péruwelz : la vente d’un bâtiment reçu en don divise le conseil communal

La ville de Péruwelz a hérité d'un bâtiment et souhaite le vendre en raison des travaux coûteux nécessaires pour le mettre aux normes. Pour l'opposition, il pourrait être transformé en logement d'urgence.

Le n4 de la rue Flament à Péruwelz appartient depuis plusieurs mois déjà à la ville. Son ancienne propriétaire l'a légué à son décès, un geste largement salué par les élus locaux mais qui pose désormais la question de l'avenir de ce bâtiment.

Pour la majorité, le choix est clair : "Nous avons analysé la possibilité de mettre cette maison en location que ce soit en propre ou via l'AIS (Agence Immobilière Sociale) mais il s'avère qu'il y a de nombreux travaux structurels à faire afin de la mettre aux normes. Comme il va être très difficile de gérer tous les bâtiments communaux vu qu'il y a déjà des travaux à effectuer un petit peu partout, nous suggérons tout simplement de la mettre en vente," explique l'échevin de l'Urbanisme Thierry Depuydt (Les Engagés - AC).

Le prix de vente est fixé à 110.000 euros. "Cela nous paraît sous-évalué," interpelle Fabrice Cornet, conseiller communal MR/IC. Pour lui et son groupe, la vente n'est pas la solution alors que la commune manque de logements notamment en cas d'urgence. "Ce bâtiment aurait pu faire l'objet d'une étude approfondie. Ce n'est pas un taudis non plus, loin de là."

Nous ne sommes pas Immo Péruwelz.

Pour le bourgmestre de Péruwelz, Benjamin Delaunoit (PS), la commune n'a tout simplement pas les moyens de rénover cette maison en plus de gérer les 34 bâtiments communaux dont certains nécessitent, eux aussi, une certaine attention. Pour marquer son propos, il cite la liste des travaux à faire dressée par l'AIS : "En ce qui concerne les sanitaires, un rafraîchissement est nécessaire. L'isolation, la toiture ou le plancher du grenier est à isoler. Les revêtements de sol, il faut remplacer la moquette et les sols souples actuels. L'électricité : il faut vérifier la conformité. Il faut remplacer les châssis simple vitrage, résoudre les problèmes d'humidité. Tout cela pour être accepté par l'AIS. Je ne sais pas si je vais continuer car je risque de faire peur aux éventuels acquéreurs," avant de conclure, "On remercie la personne pour ce don mais celui-ci nécessite de gros travaux."

"Vous savez qu'il y a une pénurie de logements ? Cette maison nous ne l'avons guère payée," interpelle à son tour le conseiller communal Vincent Palermo (MR/IC). Celui-ci plaide pour conserver le bâtiment en cas d'urgence : "J'ai dû reloger des gens à 2 ou 3 heures du matin. Ils étaient dehors monsieur le bourgmestre."

"Nous n'avons pas les moyens de faire les réparations nécessaires pour accueillir des gens. Nous n'accueillerons pas des gens dans des bâtiments non conformes," répond une nouvelle fois Benjamin Delaunoit. "Nous ne sommes pas Immo Péruwelz, le but d'une commune n'est pas de devenir une agence immobilière." Enfin, pour Thierry Depuydt, il convient désormais d'agir rapidement : "Cette maison se détériore très rapidement. Elle présente d'énormes traces d'humidité et de moisissures. Si on attend encore 6 mois à 1 an sans chauffer cette maison, la situation va empirer. Je pense que c'est le meilleur choix de vendre cette maison."

Le point a finalement été adopté lors du conseil communal de Péruwelz, seul le groupe MR/IC a voté contre.


B.D.