«Les traditions existent pour l'exquis plaisir de les faire évoluer», Marie Christine Marghem explique sa présence au Cabaret Wallon ce vendredi
La politique n’en finit pas d’inspirer les chansonniers du Cabaret Wallon.
Ce week-end, la Halle aux Draps de Tournai vibre aux chants du Petit Cabaret Wallon. Et comme la tradition le veut, la première représentation (celle du vendredi) est ouverte exclusivement aux hommes. C'était sans compter sur la bourgmestre de Tournai, Marie Christine Marghem, venue bousculer les traditions. La mayeure s'est en effet présentée à la Halle aux Draps ce vendredi 24 janvier et a pris place dans la salle, seule au milieu des hommes. Une arrivée prévue à laquelle les membres du Cabaret n'ont pas manqué de réagir à leur façon : "Tiens peut-être que Madame Marghem s'est trompée de jour ou peut-être qu'elle avait peur d'arriver en retard donc elle vient 24 heures en avance".
Il faut préciser que la bourgmestre avait prévenu de sa venue. Une venue qui était loin d'être anodine : "Je trouve que les traditions existent pour l'exquis plaisir de les faire évoluer. Je pense qu'ils auraient tout intérêt à s'ouvrir à la modernité de notre temps pour être suivis par un public plus large et plus nombreux".
Une histoire de tradition
Quand on lui demande ce qu'elle pense du Cabaret Wallon, la réponse de Marie Christine Marghem est sans équivoque : elle adore leur travail, raison principale pour laquelle elle a assisté à leur spectacle. Cependant, en choisissant de venir à cette représentation en particulier, la bourgmestre espère réanimer le débat autour de la présence des femmes au Cabaret.
Pendant 111 ans, les petits cabarets n'étaient ouverts qu'aux hommes. L'idée d'y accorder l'accès aux dames (tout en gardant une séance ouverte aux hommes uniquement) est apparue en 2018 sous l'impulsion, notamment, de l'actuel président de la compagnie Jonathan Delforge.
La tradition pourrait-elle encore évoluer ? Pour les membres de la Compagnie, il appartiendra au public d'en décider : "Les hommes sont toujours demandeurs de passer une soirée entre hommes et, pendant ce temps-là, les épouses sortent entre elles. Notre attitude n'est pas misogyne, c'est à eux de nous dire ce qu'ils veulent" déclare Jean-Marc Foucart, vice-président du Cabaret Wallon.
Une chose est sûre : la venue de Marie Christine Marghem au Cabaret Wallon n'aura laissé personne indifférent.
M.D.