Nombreuses réformes, «populistes vs raisonnables» et non aux augmentations de taxes, Georges-Louis Bouchez et le MR ont lancé leur année 2025 à Tournai
La traditionnelle tournée des voeux du Mouvement Réformateur a débuté face à 1400 militants à Tournai, seule grande ville wallonne dirigée par les libéraux.
C’est une première depuis 20 ans, le MR a fait sa rentrée à Tournai à l’occasion des traditionnels voeux de la nouvelle année. Le choix de Tournai Expo semblait évident pour Georges-Louis Bouchez, président du Mouvement Réformateur. « C’était fondamental de venir ici suite au nouveau mayorat conquis par Marie Christine Marghem. Tournai, c’est la seule plus grande ville dirigée par le MR. Nous sommes le premier parti au niveau du nombre de bourgmestres mais dans les grandes villes, c’est Tournai qui est notre référence et notre vitrine. On voulait donc célébrer la victoire de Marie Christine Marghem.» La bourgmestre de Tournai était évidemment touchée d’avoir été choisie pour prononcer le discours d’accueil devant les 1400 militants présents dans la salle. « Les responsabilités sont très très grandes. Ce n’est pas le tout de faire campagne et d’être élus. Le bonheur de la victoire doit être rapidement transformé en actions concrètes sur le terrain.»
La Wallonie picarde a aussi été choisie par le président libéral suite aux résultats globaux acquis lors des deux dernières élections. « Je pense que c'est vraiment la traduction du grand mouvement populaire que j'appelais de mes vœux. Aujourd'hui, on l'a et on voit que dans pas mal de communes qui étaient sous des dominations socialistes on a réussi à procéder au changement et dans celles où nous étions déjà présents, on a pu se renforcer. » De nombreux élus libéraux de Wallonie picarde étaient d’ailleurs présents lors de l’événement. Pour eux, c’était aussi une belle manière de reconnaître le travail effectué lors des deux derniers scrutins. « Nous avons un président qui prend le temps d’écouter les sections locales et c’est donc une belle reconnaissance que de fêter les voeux à Tournai. Je pense qu’on a particulièrement bien bossé ici en Wallonie picarde et c’est pour ça qu’on fait la fête ici à Tournai aujourd’hui», s’est réjoui Jean-Pierre Bourdeaud’huy, bourgmestre de Mont-de-l’Enclus.
Des réformes, des réformes et des réformes, c’est le voeux de Georges-Louis Bouchez
Pendant plus d’une heure, différents interlocuteurs se sont succédés sur la scène : Denis Ducarme, président de la fédération hennuyère du MR ainsi que le ministre-président wallon Adrien Dolimont qui est revenu sur les différentes mesures lancées et attendues par son gouvernement : baisse des droits de succession, baisse des droits d’enregistrement et surtout des diminutions de dépenses notamment dans le secteur public. Mais le discours attendu, c’était celui de Georges-Louis Bouchez.
Le président du parti libéral a réaffirmé sa volonté de réformes dans tous les niveaux de pouvoirs. « Après la victoire, c'est le devoir. Une victoire électorale, ça ne doit pas être perçu par certains comme occuper une fonction. C'est mettre en œuvre les promesses pour lesquelles on s'est engagé, c’est travailler dans un contexte qui ne sera pas simple parce qu'on aura de l'opposition de toutes parts, mais on doit le faire parce que notre pays a besoin de ces changements. » Son cheval de bataille, ce sera la baisse des dépenses publiques. « Aujourd'hui, on gaspille trop d'argent public. On a un niveau de dépenses publiques qui est trop important et donc pour ce faire, on doit lutter notamment contre les faux certificats médicaux. On va lutter contre une inactivité de gens qui pourraient travailler. On doit lutter aussi contre le laxisme et on doit avoir une école beaucoup plus efficace qui permet aux enfants de savoir lire, écrire et compter dès la troisième année primaire. »
Une main tendue vers les syndicats?
Pour toutes ces réformes, il sait que la pression syndicale pourra être forte. Des manifestations sont notamment attendues dans les prochaines semaines dans le secteur de l'enseignement. Il demande aux responsables des syndicats de saisir la main qu’il souhaite leur tendre de manière une peu brutale. « Soit ils décident de rester à la botte de certains partis, soit ils décident de travailler dans l’intérêt des ouvriers et des employés. Si c’est le cas, je leur tend la main pour un avenir meilleur. Si cette main tendue n’est pas saisie, tant pis. Nous ne changerons pas de cap car le mandat qui nous a été donné est clair. »
Dans l'opposition pour Georges-Louis Bouchez, il existe dorénavant deux blocs : les raisonnables qui sont pour lui le MR et les Engagés et en face, les populistes qui seraient incarnés par le PS, le PTB et Ecolo. « Les raisonnables sont chez nous mais de l'autre côté, on a effectivement cette Belgique insoumise (ndlr : en référence à La France Insoumise, mouvement français de Jean-Luc Mélenchon) PS/Ecolo/PTB où on ne sait plus qui court après qui. Du coup, oui, il y a les raisonnables qui réforment, qui regardent vers l'avenir et de l'autre côté on a les populistes qui jouent du communautarisme, du laxisme et du clientélisme. »
Dernier thème abordé et non des moindres, c’est celui de la formation du gouvernement fédéral. Georges-Bouchez a annoncé que les décisions continuaient à avancer et qu’il fallait encore que les partis de l’Arizona se mettent d’accord sur différents points et notamment les réformes socio-économiques. Le président du MR promet par contre qu’il n’y aura pas d’augmentations de taxe, « sinon le gouvernement aurait été lancé depuis 5 mois », et qu’on aura droit à « un accord de gouvernement le plus précis depuis longtemps. » Mais quand sera-t-il finalisé ? Il faudra encore un peu de patience avant de le savoir.
R.R.