Brunehaut : ambiance tendue pour la prestation de serment des nouveaux conseillers communaux

La salle de la Malterie était comble pour voir les nouveaux membres du conseil communal prêter serment. Au moment du vote du pacte de majorité présenté par la tripartite USB/IC-MR/Les Engagés, chaque groupe a décidé de justifier son vote. Sans surprise, Ensemble pour Brunehaut a voté contre. François Schietse a souhaité justifier la position de son groupe. « Ce soir, nous assistons à l’installation d’un collège communal qui, malheureusement, ne reflète ni la volonté exprimée par les Brunehautois ni leurs attentes de changement. Lors des dernières élections, les citoyens ont envoyé un message clair : ils voulaient un renouveau dans la manière de gérer notre commune. Pourtant, ce message a été ignoré.»

La minorité regrette ce qu’elle a appelé dans un tract comme étant « une coalition de la honte.» «La majorité qui s’installe est fragile, politiquement et éthiquement. Un bourgmestre minoritaire, dépendant de groupes encore plus faibles pour garder sa place, ne peut qu’inquiéter quant à sa capacité à gérer la commune en toute sérénité. Cette configuration pose la question : qui tiendra vraiment les rênes de Brunehaut dans les années à venir ?»

Le chef du groupe USB Philippe Vinckier n’est pas d’accord avec l’argumentaire de François Schietse. « On ne peut pas accepter les justificatifs qui vont à l’encontre de la vérité. (…) Parler ici d’un pacte d’intérêts, c’est un réel mensonge car c’est la démocratie qui s’exprime.» Le bourgmestre Pierre Wacquier a rappelé que sa volonté était d’être le bourgmestre de tous les citoyens et pas seulement des 65% représentés par la tripartite. « La démocratie n’est pas une honte, c’est une chance pour nos peuples, pour notre pays et pour notre commune. Mon message est simple : s’il vous plaît, faites-y honneur.»

Du côté de groupe IC-MR, Muriel Delcroix a souhaité défendre le choix opéré par son groupe de rejoindre la majorité portée par Pierre Wacquier. «Les programmes des trois groupes politiques qui ont signé ce pacte de majorité convergent en de nombreux points et il est aisé de rédiger une déclaration de politique communale qui correspond aux attentes et aux besoins du citoyen. Notre slogan (IC-MR) de campagne était : Osons le changement et ce soir, nous posons la pierre à l’édifice de ce changement mais celui-ci doit se faire dans le respect de tous.»

La nouvelle échevine de l’Enseignement souhaite aussi tendre la main à l’opposition. «Vos remarques, même les plus cinglantes, ne nous dérangeront pas lorsqu’elles seront justes et fondées. Elles nous pousseront à nous remettre en question et à améliorer nos actions. Mais l’opposition pour l’opposition, sans proposition, devient stérile. Elle fait du bruit sans produire de solutions. Ce n’est pas ce que méritent nos citoyens. Je vous tends donc la main, non pour affaiblir vos convictions mais pour construire ensemble. Défendez vos idées avec des arguments solides, mais respectez également les projets qui seront amener sur la table de cet hémicycle.»

Nouvel échevin également, Charles Déséveaux a tenu lui aussi à clarifier sa position. «Ce pacte n’est pas une alliance de convenance, encore moins une décision prise à la légère. Il s’agit d’un choix réfléchi, basé sur des projets concrets et une volonté commune de répondre aux attentes des citoyens. Notre priorité a toujours été – et restera – de mettre les habitants de Brunehaut au cœur de nos actions. (…) Certaines voix s’élèvent pour qualifier ce pacte de « honte » ou de « trahison ». Ces termes, durs et injustes, ne font qu’alimenter une division stérile et détourner l’attention des vrais enjeux.»

Pour apaiser les débats, la majorité a proposé de nommer Nicolas Bariseau (IC-MR) comme président de l’assemblée. Sera-ce suffisant pour que les débats soient de nouveau sereins à Brunehaut ? Réponse dès le 19 décembre prochain.