Championne des voix de préférence, Laetitia Liénard ne sera pas députée provinciale

Une tripartite PS-MR-Engagés dirigera la province de Hainaut. Soucieuse de rationalisation, la nouvelle équipe passera de 5 à 4 députés provinciaux. La Wallonie picarde pourrait faire les frais de l’opération.
Après un mois de négociations, PS, MR et Engagés ont finalement abouti à un accord pour une coalition à la province de Hainaut. Cette tripartite disposera d'une majorité plus qu'écrasante: 51 sièges sur 56. Elle ne laisse sur les bancs de l'opposition que les 4 élus PTB et l'unique rescapé de la déroute hainuyère d'Ecolo.
Ce choix est pour le moins étonnant car tous les scénarios de bipartite étaient jouables entre PS (22 élus), MR (18) et Engagés (11). Il s'explique par le souhait de disposer d'une assise très large pour conduire les profondes réformes envisagées pour les institutions provinciales.
Le casting n'est pas encore officiellement connu mais il nous revient que la tournaisienne Laetitia Liénard ne figurerait pas parmi les 2 députés socialistes. Le parti a préféré jouer la carte de la continuité, en prolongeant les députés sortants Eric Massin et Fabienne Capot (qui partagerait son mandat avec Pascal Lafosse).
Le 13 octobre, Laetitia Liénard avait pourtant récolté 8.873 voix de préférence, soit le meilleur score de Wallonie au scrutin provincial, avec plus de 1.000 voix d'avance sur son second. Manifestement, le fameux signal de l'électeur n'a guère pesé face aux contingences des équilibres entre les fédérations du parti socialiste.
Cet épisode pourrait marquer la fin de la carrière politique de Laetitia Liénard. Elle se retrouve en effet sans mandat après douze années comme échevine, puis présidente du CPAS de Tournai. Et dans le cas présent, la pilule est d'autant plus amère qu'elle provient de son propre camp: ce sont les instances du PS qui l'ont laissée sur la touche.
Pas de député de Wallonie picarde ?
Le casting du MR et des Engagés n'a pas encore été confirmé. Il nous revient cependant que Lucie Demaret (Ham-sur-Heure) et David Lavaux (Erquelinnes) tiennent la corde. Si cela devait se confirmer, la Wallonie picarde ne serait pas représentée au collège provincial. Une très mauvaise nouvelle. L'institution provinciale est en effet appelée à limiter ses dépenses et à rationaliser ses activités. Les responsables politiques devront dès lors procéder à de nombreux arbitrages et les territoires qui ne seront pas autour de la table risquent d'en faire régulièrement les frais.
C.D.C.