Finances, développement de la ville, mobilité, enseignement et petite enfance : que retenir du débat d'Ath ?

À moins d'une semaine des élections communales, 15 candidats d'Ath ont évoqué leurs projets et leurs avis sur les différentes thématiques.
Ce mercredi, vous avez pu découvrir le débat en vue des élections communales consacré à la ville d'Ath. Cinq listes sur les six qui se présentent au scrutin étaient présentes pour défendre leurs idées. Ainsi, le PS, MR.@th, Ecolo, La Liste Athoise et les Engagés ont débattu tandis que la PTB ne respectant pas la parité, n'a pas pu participer au débat. Les 15 candidats présents ont pu réagir sur différentes thématiques.
Les finances : un enjeu crucial pour la prochaine mandature
Le PS, représenté par Bruno Lefèbvre, a mis en avant son bilan de réduction de la dette de 25 % et souhaite poursuivre cette trajectoire. Le parti prévoit de renforcer l'utilisation des subsides et propose la création d'un poste de "subsidiologue" pour optimiser les financements externes. Pour Christophe Degand (MR.@th), échevin des Finances sortant, poursuivre la trajectoire budgétaire fixée depuis 6 ans est aussi une priorité tout comme la recherche accrue de subsides. Le troisième partenaire de la majorité sortante, Ecolo, abonde en ce sens.
De son côté, Alan Léone, candidat de La Liste Athoise, propose une réduction des dépenses non-essentielles, en abandonnant des projets jugés superflus, comme la verdurisation de la place de Lorette ou encore la halte nautique. Les Engagés quant à eux, représentés par Laurent Postiau, insistent sur l'importance de ne pas augmenter les taxes et d'éviter les licenciements. Ils préconisent une gestion concertée avec les communes voisines pour partager les coûts de certains projets plus importants et privilégier uniquement les projets subsidiés et utiles pour les habitants.
Les différents candidats ont été amenés à se positionner également sur la gestion future des biens communaux et notamment des églises. L'entretien de ces biens pèse en effet sur les finances communales. Si pour le MR.@th, le PS et les Engagés, il vaut mieux vendre certains biens pour pouvoir continuer à investir dans ce qui correspond aux besoins réels de la population, du côté de La Liste Athoise, la piste de la rénovation doit être privilégiée. La liste citoyenne propose également d'aller vers plus de supra-communalité dans certains dossiers.
Concernant la question des églises, Ronny Balcaen (Ecolo) estime que les lieux pourraient aussi être ouverts pour des manifestations culturelles par exemple.
La question de la fusion a aussi été brièvement abordée avec les différents candidats. Bruno Lefèbvre (PS) se dit "pro-fusion" estimant que si la supracommunalité est déjà une bonne piste, elle ne peut pas être appliquée à tous les domaines. Christophe Degand (MR.@th) est du même avis estimant que cette fusion est l'option d'avenir au vu de la situation financière. Mais pour la Liste Athoise tout comme pour les Engagés, il faut privilégier la supra-communalité et les discussions entre les communes. Ronny Balcaen (Ecolo), de son côté, préfère garder la main et réfléchir à la question plutôt que de se la voir imposée plus tard.
Développement de la ville : préserver le caractère rural en maintenant l'attractivité
Sur cette thématique, le débat a tourné autour de l'urbanisation et de la préservation du cadre de vie athois. La Liste Athoise est ouverte à une croissance maîtrisée, mais critique l'expansion non réfléchie. Alan Léone met l'accent sur la nécessité de services adaptés à la population grandissante, tels que les soins de santé et l'enseignement, et propose la réhabilitation des bâtiments existants.
Bruno Lefèbvre (PS) défend l'opposition aux grands projets commerciaux qui pourraient vider le centre-ville de son dynamisme commercial. Il soutient un développement réfléchi des quartiers et travaille sur des projets qui répondent aux besoins de la population tout en préservant l'activité au centre-ville. Même réflexion du côté de Laurent Postiau (Les Engagés) qui préconise d'arrêter l'urbanisation ruban le long des chaussées afin de préserver les terres agricoles.
L'attractivité de la ville amène aussi un souci : l'accès au logement. Pour Les Engagés, Laurent Postiau met en avant l'importance de réguler les prix du logement, en travaillant avec la Société wallonne du Logement pour permettre aux jeunes de rester dans la ville. Il propose un système de leasing immobilier pour faciliter l'accès à la propriété.
Ecolo, via Ronny Balcaen, prône des solutions écologiques pour répondre aux besoins en logement, avec des alternatives comme les logements tremplin, qui permettent aux jeunes d'accéder à la propriété à des prix abordables. Christophe Degand (MR.@th) insiste sur le dialogue entre la ville et les promoteurs. Du côté du PS, on prône aussi les logements "kangourou".
Tous les partis s'accordent aussi sur le fait qu'il faut garder les villages attractifs et pour cela, développer le commerce dans les villages.
Mobilité : des points noirs à améliorer
La mobilité à Ath est un sujet sensible, notamment autour de la chaussée de Mons et de la gare qui sont véritablement des points noirs en termes de mobilité. La circulation y est particulièrement difficile en heure de pointe.
Pour ce qui est de la Chaussée de Mons qui souffre notamment du charroi lié à Pairi Daiza, Pascale Nouls (La Liste Athoise) propose d'installer des feux intelligents pour fluidifier le trafic. Elle critique également la surcharge urbanistique de la chaussée de Mons et appelle à une pause dans les projets immobiliers pour résoudre les problèmes de mobilité. Dans une même réflexion, le MR, par la voix d'Ysaline Rémy, soutient l'installation de panneaux intelligents basés sur le système de "Smart City" afin de donner des itinéraires alternatifs aux automobilistes se rendant à Pairi Daiza.
Cécile Dascotte (PS) met en avant la décentralisation des services pour réduire la nécessité de se rendre en ville et développer des alternatives de transport, comme une nouvelle passerelle reliant le faubourg de Mons et la gare pour favoriser les déplacements à pied. Du côté des Engagés, on soutient cette idée de conserver l'attractivité dans les villages afin d'éviter de se rendre en ville. France Créneau, tête de liste Les Engagés plaide aussi pour une meilleure exploitation des infrastructures comme le RAVeL. Pour mieux faire cohabiter tous les modes de déplacements, Ether Ingabire (Ecolo) prône pour une refonte du plan communal de mobilité.
Enseignement et petite enfance
La croissance de la population pose des défis pour les infrastructures scolaires et les crèches.
Ysaline Rémy (MR.@th) insiste sur la rénovation des bâtiments scolaires existants et sur la création de nouvelles structures comme " l'école du dehors " pour diversifier l'offre éducative. Pascale Nouls (La Liste Athoise) voit en la rénovation de certaines écoles une manière aussi de valoriser l'enseignement. Esther Ingabire (Ecolo) rappelle que des investissements ont été faits dans les écoles et souhaite poursuivre avec un label " éco-school " pour intégrer les principes du développement durable dans l'éducation. Elle propose également des aides pour soutenir l'installation de nouvelles crèches privées. France Créneau (Les Engagés) insiste sur la réduction du nombre d'élèves par classe pour un enseignement de meilleure qualité et propose d'étudier la possibilité de réouvrir des petites structures scolaires dans des zones spécifiques. Le PS, par la voix de Cécile Dascotte, met l'accent sur l'accueil extrascolaire et propose une centrale d'achats groupés pour réduire les coûts des activités scolaires pour les familles.
Pour pallier un peu le manque de places en crèches, Pascale Nouls (La Liste Athoise) plaide pour le pré-gardiennat dans les écoles. De son côté, Ysaline Rémy (MR.@th), propose des partenariats public-privé pour financer des berceaux dans les crèches, sponsorisés par les entreprises locales. Esther Ingabire (Ecolo) évoque la possibiltié d'octroyer des primes à l'installation pour les accueillantes qui se lancent dans le métier. Soutenir les initiatives privées, c'est aussi une solution évoquée par le PS par la voix de Cécile Dascotte, mais aussi par France Créneau pour les Engagés.
A.D.