Elections provinciales : que retenir du débat sur la province de Hainaut (circonscription d'Ath et Tournai-Mouscron) ?
Les candidats à la province se sont exprimés sur les thématiques des zones de secours, des inondations, de l’enseignement et de la culture.
Le 13 octobre, vous le savez il s'agira d'élire nos représentants communaux mais aussi les futurs députés et conseillers provinciaux. Dans ce débat, nous recevons des candidats pour les circonscriptions d'Ath et de Tournai-Mouscron des 5 grands partis traditionnels que sont le PTB, les écolos, le MR, les Engagés et le PS.
La première partie de ce débat est consacrée aux zones de secours. Depuis 2020, une partie du financement communal a été transféré aux Provinces, Pour celle du Hainaut sur un budget provincial de 512 928 061 € , le financement des zones de secours représente 59 millions d'€, soit environ 11% du budget provincial.
Dans son programme, le Parti Socialiste prévoit de faire peser une partie de ce financement sur les entreprises présentant un danger de par leur activité.
Laetitia Liénard (PS): « La province de Hainaut, tout comme la province de Liège, ont sur leur territoire énormément d'entreprises Seveso. Et donc on considère chez les socialistes que comme dans d'autres pays d'Europe, la Belgique est la seule à financer à 100 % les zones de secours. On peut faire contribuer ces entreprises au financement de la sécurité des citoyens ».
Pour les Engagés, c'est le gouvernement fédéral qui doit prendre en charge ce financement.
Philippe Duvivier (Les Engagés): « On est en pleine formation du gouvernement, en plein pourparlers et dans notre note des Engagés, il est bien stipulé qu'il faut refédéraliser les zones de secours. Pourquoi ? Je vous donne un exemple concret : pour la commune d’Ellezelles, les premiers secours qui arrivent, ce sont les pompiers de Renaix parce qu’il y a une rapidité, une efficacité. Dès lors il faut refédéraliser ce financement. »
Selon Valéry Gosselain (MR) cependant, une reprise du financement des zones de secours par le Fédéral serait une illusion. Pour lui, les provinces doivent aller vers un financement à 100% des zones de secours. « Le fédéral a l'obligation légale de financer les zones de secours. Il ne l'a pas fait. C'est comme ça que c'est arrivé finalement dans le sérail des provinces, Je ne peux pas entendre que des entreprises privées doivent financer des services publics. C'est même l'État régalien qui est visé. C'est quelque chose qui n'est pas audible au niveau du MR. Écoutez, j'ai dit qu'on avait mené des mesures d'économies au niveau des provinces. On a réussi à les financer. Il faut poursuivre l'effort, faire preuve de créativité et plus que jamais, c'est la réforme qui va nous permettre de mener à bien ce financement, quitte à ce qu'il arrive à 100 %, comme c'est prévu dans la Déclaration de Politique Régionale. »
L'enseignement représente une autre part importante des compétences de la Province.
En plus des réseaux communal, communautaire ou libre, le réseau provincial représente à lui seul 57 institutions pour le Hainaut. Il couvre des filières aussi diverses que le fondamental, le secondaire, le qualifiant, la formation permanente ou le supérieur par exemple.
Nous avons interrogé nos débatteurs sur l'intérêt de garder tous ces réseaux, toutes ces filières.
Pour le Parti des Travailleurs de Belgique, pas question de réduire l'offre en formations.
François Maurage (PTB): « Je pense que c'est hyper important de garder l'offre sur le territoire provincial... Si on enlève de l'emploi dans l'enseignement, c'est comme partout, l'offre sera inférieure et de moins bonne qualité. Et donc je pense que c'est surtout ça qu'il faut essayer de préserver, c'est les hommes, les êtres humains, les travailleurs qui sont auprès des élèves et auprès des apprenants. »
La position des écolos est différente puisque le groupe a déjà fait savoir qu'il était pour la suppression des Provinces. Notons que c'est bien l'institution politique que les écolos souhaitent dissoudre, pas les forces vives de terrain.
Auxane Genette (Écolo) : « Pour nous, l'institution provinciale ne devrait pas rester. En fait, très clairement, la partie enseignement est cadrée à plus de 80 % par la Fédération Wallonie-Bruxelles. C'est la Fédération Wallonie-Bruxelles qui paye une grande partie des salaires des enseignants. On ne veut pas supprimer quoi que ce soit dans ces écoles, mais c'est la manière dont elles sont gérées. Pour moi, elles ne devraient plus être gérées par la province, mais elles devraient être gérées à la Fédération Wallonie Bruxelles, justement pour limiter tous les réseaux et les différents pouvoirs organisateurs, pour rationaliser les choses, pour rendre les choses plus efficaces. »
Cathy Fievet