Tournai : le combat pour la tête de liste MR n'est pas terminé

L’assemblée générale des militants du MR tournaisien avait désigné, en mars dernier, Vincent Lucas comme tête de liste pour le scrutin communal du 13 octobre. Il l’avait emporté avec 58% des voix, face à l’ancien échevin libéral Robert Delvigne. Celui-ci a toutefois introduit un recours auprès des instances de conciliation du parti, car il s’estimait lésé dans la prise en compte des procurations de vote.

Le conseil de conciliation et d’arbitrage du MR n’a pas suivi le plaignant et a conclu que le déroulement de cette AG n’appelait aucun commentaire. Il précise cependant qu’une nouvelle assemblée générale doit encore valider toutes les positions sur la liste communale. Toutes les positions, cela signifie aussi la première place, en a déduit la députée Marie-Christine Marghem en annonçant sa candidature pour cette tête de liste. « Dans la situation politique actuelle, nous devons plus que jamais tout mettre en œuvre pour apporter un maximum de voix au MR de Tournai, nous a-t-elle confié. Pour cela, nous avons besoin d’une tête de liste emblématique, avec une visibilité qui va au-delà de Tournai. »

Le président du MR tournaisien Vincent Aubry n’a pas la même lecture de la même lettre. « Le conseil de conciliation nous invite à poursuivre la procédure et cette procédure prévoit que la tête de liste désignée propose une liste complète à la prochaine assemblée générale, nous dit-il. Une liste se construit en fonction de la tête de liste. Il serait inimaginable d’en changer à quelques semaines du scrutin et nous ne le ferons pas. » Pour lui, c'est bien la liste conduite par Vincent Lucas et uniquement celle-ci qui sera présentée à l'assemblée générale des militants lors de la deuxième quinzaine d'août.

Ambitions maïorales

La victoire électorale le 9 juin dernier n’a manifestement pas apaisé les tensions au sein du MR tournaisien. Elles semblent au contraire avivées par la perspective d’un retour au pouvoir, après les six années de coalition PS-Ecolo. Marie-Christine Marghem caresse l’espoir de soit dépasser le PS, soit rassembler en coalition sans lui, scénarios qui lui permettraient de devenir bourgmestre de Tournai. Cela reste très hypothétique mais ce n’est pas farfelu pour autant. Au scrutin régional du 9 juin, le MR avait en effet quasiment fait jeu égal avec le PS sur le canton de Tournai. « Mais on peut parfaitement pousser une liste et être candidate-bourgmestre », précise Vincent Aubry, prêt à officialiser cette option pour la prochaine campagne.

Marie-Christine Marghem assure par ailleurs qu’elle ne vise pas un poste d’échevine pour elle-même (elle ne figure pas parmi les 25% de députés wallonnes autorisés à cumuler avec un mandat local). En revanche, si elle devait être en mesure de revendiquer le poste de bourgmestre, il y a fort à parier qu’elle choisirait alors de quitter le Parlement.