PFAS : Virginie Guemjom appelle à plus de transparence en Wallonie
Si les taux de PFAS sont dans la norme à Mont-de-l’Enclus, certaines analyses laissent croire que la commune où la docteure est également conseillère communale est impactée par la Flandre.
L'affaire des PFAS ne cesse de faire parler d'elle. Si la commune de Chièvres a été la plus impactée par ce dossier, d'autres responsables communaux se sont légitiment inquiétés et ont réclamé des analyses détaillées sur l'ensemble du territoire. C'était notamment le cas du côté de Mont-de-l'Enclus où le bourgmestre s'est montré rassurant en décembre dernier une fois les résultats reçus. "Notre commune est alimentée par trois puits. Celui de Celles tout d'abord comporte une concentration de moins d'1 nanogramme par litre. Celui de Wattripont compte 2 ng/l et celui d'Orroir, 11 ng/l". Le bourgmestre rappelait que ces taux étaient bien inférieurs à la future norme européenne qui entrera en vigueur en 2026 et qui sera fixée à 100 ng/L.
Une question se pose toutefois, pourquoi la réserve d'Orroir comporte-t-elle 11 fois plus de PFAS que celle de Celles et 5,5 fois plus de polluants que celle de Wattripont ? Selon Virginie Guemjom, conseillère de l'opposition et médecin de formation, l'origine provient de Flandres. "Notre commune présente un secteur au nord qui se distingue par des concentrations de PFAS certes dans les normes admises en termes de concentration dans l'eau du robinet, mais supérieures aux autres secteurs de la commune. Ce territoire nord est alimenté par la réserve d'Orroir, dont l'eau arrive via Renaix, commune qui a circonscrit deux zones dites de "No Regret" dans une limite respectivement de 20 m et de 500 m atour du Molenbeek, pollué par des rejets de Utexbel."
Le Molenbeek est un des affluents de la Rhosnes, cours d'eau qui traverse la commune de Mont-de-l'Enclus. "En 2022, un rapport officiel a été commandité et a démontré la présence de seuils anormalement élevés de PFAS dans les eaux souterraines ou dans les sols de certaines zones renaisiennes autour du Molenbeek" ajoute-t-elle. "Un des 5 puits d'extraction de Renaix est en lisière de Mont-de-l'Enclus. Hors, selon la SWDE, on sait que des captations alimentent les conduites d'eau le long de leur trajet. Pas étonnant dès lors que ce puits, qui représente environ 20% de l'eau totale captée à Renaix puisse avoir une incidence sur l'eau acheminée vers Orroir, ce qui explique la disparité nord-sud des taux de PFAS sur le territoire enclusien."
La norme est donc respectée, mais la docteure appelle les autorités régionales à plus de clarté et à effectuer de nouvelless analyses plus poussées. "En Flandre tout est transparent, les données sont accessibles. Chez nous en Wallonie, on a beau creuser on ne tombe pas sur les études et on ne nous donne pas les sources. Même moi en tant que médecin je n'ai accès à rien."
T.D.