Estaimpuis : la commune va racheter le padel, le torchon brûle au sein de la majorité
Par mesure de protestation face à cette décision, Quentin Huart, l’échevin en charge des finances n’a pas participé au conseil communal d’Estaimpuis ce lundi soir. En interne, d’autres membres de la majorité le soutiennent.
Du côté d'Estaimpuis, il est plus que temps que la mandature actuelle se termine pour, peut-être, repartir sur de bonnes bases après les élections du 13 octobre. Le conseil communal de ce lundi soir a une nouvelle fois laissé éclater au grand jour les divergences d'opinion au sein de la majorité.
Le padel, un rachat estimé à 300.000 euros
Pas de surprise, c'est l'affaire padel qui a une nouvelle fois crispé l'assemblée. Daniel Senesael a en effet présenté sa solution dans ce dossier qui coince depuis des années. "Quand il y a des problèmes, il faut aller aux solutions sinon tout le monde en sort aigri. Différentes options ont été mises sur la table et j'en ai fait l’état d’avancement chaque mois. Le déménagement : on faisait trainer par des subterfuges ou des envies qui n’étaient jamais rencontrés. Quand j’ai rencontré la bourgmestre de Mouscron pour le déménagement vers le club de tennis, il n'y eu aucune certitude dans un avenir proche ou moyen. Ensuite, on a mis en place un dessin qui nous disait tous les endroits compatibles avec l’accueil du padel. Nous avons travaillé avec l’IEG. Aucun terrain disponible ne pouvait accueillir la structure. C'est pourquoi nous allons finalement racheter la structure." Coût estimé de l'opération, 300.000 euros à la charge de la commune.
En interne, cela fait plusieurs semaines que le torchon brûle suite à ce dossier. Une partie du collège communal, dont Quentin Huart, s'opposait en effet à ce rachat estimé bien trop coûteux pour la collectivité. Par mesure de protestation, l'échevin des finances n'a d'ailleurs pas participé à cette séance du conseil communal, au même titre que Sophie Vervaeke, l'échevin en charge de la petite enfance. Au sein du PS estaimpuisien, Quentin Huart est d'ailleurs soutenu par d'autres membres. Pour preuve, alors que les votes se font d'habitude par groupe, la cheffe de groupe socialiste Chloé Tratsaert a demandé à ce que ce vote soit fait de manière individuelle. Elle a donc voté contre cette modification budgétaire dans sa partie extraordinaire.
Faire de l'école d'Estaimpuis "un pôle d'excellence sportif"
Si cette solution du rachat du padel avait déjà été mise sur la table à une époque, elle fut rapidement abandonnée faut de projet concret suite au rachat. Aujourd'hui, cette structure va être englobée dans un projet scolaire global. "Nous allons créer des pôles d'excellence" ajoute le bourgmestre. "À Néchin par exemple, on s'attardera sur la nature, l'environnement et le bien-être. Leers s'attardera sur l'immersion, Estaimbourg aura une vision plus artistique et musicale. À Estaimpuis, ce sera le sport. Le padel pourra être un outil additionnel pour renforcer le sport, par exemple sur le temps de midi."
L'opposition déplore l'issue de ce dossier
Depuis de nombreux mois, l'opposition estaimpsuienne lors de chaque conseil le dossier sur table. Aujourd'hui, Engagés et Ecolo déplorent la finalité des choses. "C'est votre plus grande tentative de manipulation de ces dernières années" indique Bernard Wattez (Pour Vous). "300.000 euros pour la cathédrale 'Saint-Padel'. Rien que ça. J’ai l’impression qu’on veut payer vite pour qu’on en parle plus. J'estime que ça n’a rien à voir avec un quelconque pôle d’excellence qui n’existe pas et dont on a jamais parlé. J’ai l’intime conviction que c’est le prix à payer pour se débarrasser définitivement du problème. Cette somme vous permet de faire d’une pierre 3 coups. Vous vous débarrassez du propriétaire, de la voisine et vous vous permettez un petit extra sur le dos des estaimpuisiens, la deuxième place sur la liste PS. 300.000 euros aux frais du contribuable."
Du côté d'Ecolo, José Lericque a tout d'abord mis en avant des doutes quant à cette solution et face au "revirement de l'approche du bourgmestre". Xavier Adam s'est ensuite étonné de ce rachat. "Jusqu’à présent, par convention avec l’exploitant, les écoles de l’entité pouvaient déjà profiter des installations mais à notre connaissance aucune classe n’y a consenti." Un constat auquel Daniel Senesael avait une explication. "Il n'y avait pas suffisamment de plages disponibles. Quand les gens jouaient en journée, ce n'était pas possible d’y aller. Nous organiserons maintenant le planning sur l’année."
Théo Defranne