La Fédération Wallonie-Bruxelles a remis ses prix littéraires francophones : la langue régionale deux fois plébiscitée

Alexandra Biebuyck et André Leleux ont été récompensés.
André Leleleux, originaire de Leers-Nord a été distingué dans la catégorie poésie en langue régionale. Le prix de la première oeuvre en langue régionale est attribué à la Mouscronnoise Alexandra Biebuyck pour "Mireo m'beau mire" , une nouvelle non encore publiée.
Les « Espiègles » comme il faudra désormais appeler les prix littéraires de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont été remis ce lundi 20 novembre à 9 auteurs et autrices au théâtre du Parc à Bruxelles sous l’égide de la Ministre de la Culture, Bénédicte Linard.
Une première oeuvre primée
Alexandra Biebuyck est née en 1976 à Mouscron. Elle vit à Dottignies.Durant ses études de Philologie Romane, ses professeurs ont attiré son attention sur l’importance de la pérennité des langues endogènes. Baignée depuis toujours dans le picard de la région de Mouscron et Tournai, elle a décidé de suivre l’atelier de langues et cultures régionales de la maison de la Culture de Tournai. Par la suite, elle s’est lancée dans l’écriture. Les sujets évoqués sont souvent proches de la réalité. Ses textes en prose, poésies et monologues ont été primés au concours Prayez de Tournai, au prix de littérature en picard organisé par l’Agende régionale de la langue picarde à Amiens, au concours de la ville de la Louvière.Pour le jury "cette nouvelle sort des sentiers battus, avec un sujet contemporain et une structure audacieuse. La toile de fond en est la catastrophe de Ghislenghien, qui est traitée sous le prisme d’un destin individuel. Le texte est inspiré par le vécu d’un ami de l’autrice, ce qui se marque dans le ton particulièrement chaleureux de la voix narrative. C’est cependant aussi une histoire collective, qui marque l’histoire du Hainaut occidental. Le choix de la langue picarde apparait donc tout indiqué, et révèle le caractère social et le potentiel mémoriel des parlers régionaux de la Fédération Wallonie-Bruxelles". Remis pour la première fois en 2017, ce prix couronne l’œuvre d’un auteur ou d’une autrice n’ayant encore jamais publié d’ouvrage en langue régionale. Il est remis sur manuscrit.
L'art de la poésie en picard
André Leleux est lui né à Leers-Nord en1950. Son grand-père et son grand-oncle, anciens agriculteurs, habitant la maison familiale, il a baigné dans le picard local bien au-delà de l’enfance. Il a travaillé 40 ans en tant que psychologue au centre PMS pour l’enseignement spécialisé de Mouscron. Depuis qu’il est retraité, il écrit en picard. Il est membre de l’atelier de langue et culture régionales de la maison de la Culture de Tournai, animé par Bruno Delmotte. Ses écrits, tant en prose qu’en poésie, ont été primés à diverses reprises, que ce soit le concours Prayez à Tournai, un Auteur une Voix sur Vivacité, le Centre Culturel de La Louvière, le prix biennal de la ville de Liège, ou encore l’Agence pour le Picard à Amiens. Il intervenait régulièrement dans l’émission Hainaut Rachènes sur Vivacité Mons. Les quelques recueils qu’il a publiés sont consacrés à la poésie, son domaine de prédilection. Son écriture part souvent d’un étonnement, parfois teinté d’admiration. Il affectionne tant les êtres que les objets d’ordinaire vus comme insignifiants.Pour "Eplénures du temps", le jury a été séduit ses qualités formelles et l’univers intime qu’il développe. Qualifié de livre « bien vivant » et « prenant », ce recueil de poésie est notamment récompensé pour l’adresse avec laquelle ses ingrédients sont dosés. Il parvient en effet à surprendre, même dans un registre qui ne cherche pas à multiplier les effets. Au fil des pages qui alternent les confidences et les tableaux naturels, André Leleux démontre sa capacité à filer les métaphores et multiplie les rencontres avec certaines images choisies. Il en ressort une palette bien identifiable et un univers personnel qui ne demandent qu’à se prolonger dans d’autres œuvres.
Violaine Lison, Philippe Mathy et Jean-Marie Kajdanski également nommés dans d'autres catégories repartent bredouille.
Aniko Ozorai