La commission de surveillance de la prison de Tournai tire la sonnette d'alarme : «Un mal-être chez de nombreux détenus et une augmentation des cas psychiatriques»

La commission de surveillance de la prison de Tournai tire la sonnette d'alarme : «Un mal-être chez de nombreux détenus et une augmentation des cas psychiatriques»

La commission de surveillance de la prison de Tournai tire la sonnette d'alarme : «Un mal-être chez de nombreux détenus et une augmentation des cas psychiatriques»

Il n'y a pas d'annexe psychiatrique à la prison de Tournai.

Chaque établissement pénitentiaire du pays est sous la surveillance d'une commission indépendante chargée du contrôle de la prison, du traitement réservé aux détenus et au respect de leurs droits et leur dignité.

"Les visites que nous effectuons régulièrement à la prison de Tournai révèlent un mal-être criant et croissant chez de nombreux détenus. Ce mal-être conduit parfois à de graves problèmes de santé, souvent mentale. En tout cas, on constate une augmentation de cas psychiatriques, qui induisent des comportements parfois agressifs (sur eux-mêmes, sur les codétenus, sur les gardiens). Avec toutes les conséquences qu’on imagine. Le mal-être est aussi la cause d’assuétudes graves, et donc de trafics en tous genres", constate la commission de surveillance de la prison de Tournai, vieille de plus de 150 ans.

Le secrétaire d'Etat en charge de la Régie des bâtiments va débloquer des budgets pour des travaux de réfection des douches dans l'aile C et pour la création de sanitaires à l'aile A. "Mais ce n’est pas suffisant. Il y a aussi les problèmes d’humidité à l’aile C, l’absence d’une cellule de décompression, l’absence de matelas indéchirables dans les « cachots »…", ajoute la commission.

Les cas psychiatriques traités aux Marronniers ?

L'absence d'annexe psychiatrique à Tournai est un problème majeur pour le commission de surveillance. "L’aménagement d’un local sanitaire adapté pour les détenus en souffrance psychiatrique aigüe est une urgence. Actuellement, ces détenus sont placés au « cachot ». Comme ils ne peuvent être menottés, et que la camisole de force est interdite, le risque est que ceux-ci se fassent violence, par exemple en précipitant leur tête contre un mur. Il faudrait donc aménager un espace capitonné. Ou, alors, sachant que les annexes psychiatriques des prisons belges sont surpeuplées, trouver un accord avec le CRP Les Marronniers pour que celui-ci héberge et/ou soigne les détenus en crise."

A court terme, la commission demande aussi que des nouveaux matelas plus solides recouverts de plastique soient acquis et que la ventilation de la salle de sport soit utilisée. A moyen et long terme, il lui parait indispensable que la problématique des assuétudes, notamment liées à la drogue, trouve des réponses.


Rédaction en ligne