L'édito de la rédaction : insertion à moindre coût ?
Des inquiétudes pèsent sur l'avenir de l'Eurometropolitan E-campus qui va voir une bonne partie de ses subventions rabotées. Il n'est pas le seul acteur de formation et d'insertion confronté à ce problème, une situation un peu paradoxale, c'est l'objet de l'édito de la semaine.
Depuis quelques semaines en effet, nous entendons ici et là, sur le terrain, des acteurs de formation exprimer leurs craintes de voir leurs moyens rabotés. On ne parle pas ici de l'enseignement traditionnel qui on le sait fait l'objet d'une vaste réforme qui inquiète et a déjà mobilisé le corps enseignant.
Le secteur dont nous parlons ici est celui des opérateurs de formation ou dinsertion socio professionnelle au sens large.
Exemple particulier, celui d'institutions comme les ressourceries qui en plus de leur rôle dans l'économie circulaire participent activement pour certaines à la réinsertion dans le monde du travail de personnes qui en sont éloignées depuis longtemps. Elles le font notamment au travers de l'engagement sous article 60 de personnes qui émergent au CPAS. Or il semble qu'aujourd'hui, si l'on ne parle pas encore de diminution d'articles 60, on évoque en tout cas une forme de moratoire qui limiterait les possibilités d'engagement.
Autre secteur inquiet, celui des SAACE, comprenez les structures d'accompagnement à l'auto création d'emploi qui soutiennent les particuliers qui désirent créer leur petite entreprise ou se lancer dans une activité d'indépendant. Constituées sous forme d'ASBL, ces SACE sont financées en partie par la Région wallonne qui envisage de réduire son soutien.
Eurometropolitan E campus, ressourceries, Saace, des acteurs de terrain parmi d'autres, à l'efficacité avérée, qui se trouvent aujourd'hui en plein doute quant leur avenir et qui surtout ne comprennent pas la logique de ces décisions qui les touchent.
Le gouvernement wallon a fait de la remise au travail d'un maximum de nos concitoyens l'une de ses priorités et on peut le comprendre au regard des défis qui nous attendent. Mais ces acteurs de terrains ont la désagréable impression qu'en même temps qu'il se fixe un objectif ambitieux, le gouvernement détricote tout ou partie des outils qui lui permettrait de l'atteindre. Fameux paradoxe en effet si les craintes exprimées aujourd'hui devenaient réalité. Il faudra sans doute attendre encore un peu de voir quelles seront les décisions effectivement prises pour se faire une idée définitive. On peut évidemment souscrire à une volonté de rationalisation, un souci d'amélioration de l'efficience du système, mais jusqu'à présent on a bien compris qu'on allait diminuer les moyens financiers mais encore rien vu de concret sur les mesures qui vont permettre de faire aussi bien si pas mieux avec moins.