L'édito de la rédaction : Saint Valentin a du plomb dans l'aile
Aujourd’hui vous le savez c’est la Saint-Valentin. Eh bien figurez-vous qu’en exclusivité nous avons pu rencontrer Saint-Valentin, il s’est confié à nous, c’est l’objet de l’édito de la semaine.
Effectivement, nous avons eu la chance de rencontrer Saint-Valentin et autant vous le dire tout de suite, le pauvre n'est pas au mieux de sa forme. Pas de panique, il est toujours aussi ravi de fêter les amoureux, que nous saluons au passage, mais à l'inverse, il a les ailes qui se déplument quand il voit à quel point se dégradent les relations humaines entre certaines personnes, certaines corporations, certains acteurs de notre société.
Attention, on peut être Saint sans baigner dans un angélisme béat. Il est bien conscient que les aléas de la vie mettent face à face des personnes que rien ne prédestine à tomber amoureuses l'une de l'autre. Mais entre tomber amoureux et tomber dans l'outrance, il y a une frontière qui a semble-t-il été malheureusement franchie depuis un petit temps déjà.
Les dernières élections ont été marquées par un changement clair des équilibres politiques. La balance de la Wallonie qui penchait vers la gauche depuis de nombreuses années est aujourd'hui orientée à droite, une tendance que l'on retrouve aussi au niveau fédéral depuis la mise en place de la coalition Arizona. Cela n'a été possible que par le choix d'une majorité d'électeurs. Chacun appréhende cette nouvelle donne différemment selon ses convictions politiques mais cela s'inscrit dans un processus d'alternance démocratique.
De toute façon, quels que soient les clivages, pour que notre société fonctionne, il faut que les gens se parlent.
Malheureusement, l'air du temps est plus à la punchline qu'au dialogue, à l'attaque ad hominem qu'au débat de fond, à l'injure plutôt qu'à l'argument. On l'a vu cette semaine, le monde politique et les différents partenaires sociaux sont particulièrement frappés par ce syndrome et pour confirmer que tout cela vole non pas au niveau bac + 2 ou bac + 5 mais au niveau bac à sable, chacun y va en plus de son " c'est pas moi qui ai commencé, c'est l'autre ! "
Aujourd'hui on le sait, la région, le pays, le monde se trouvent dans un piteux état. Personne encore n'a trouvé le chemin qui vers des jours plus sereins, il faudra pour cela que chacun y mette du sien, personne ne détient la vérité absolue. Si une recette miracle existe, elle se compose de multiples ingrédients, tout ceux qui ont la volonté d' oeuvrer au bien-être de nos démocraties en détiennent une part. Et pour réussir cette recette, il faudrait qu'ils se parlent en se respectant, en s'écoutant, qu'ils cuisinent ensemble. Je ne sais pas si Saint Valentin s'en portera mieux mais notre monde lui, certainement.
Xavier Simon