Crèche, hall sportif, bassin d'apprentissage, logements tremplin et attractivité de l'entité : que retenir du débat de Pecq ?
À quelques jours, seulement, des élections communales, les candidats des 5 listes de Pecq ont débattu de leurs programmes lors d'un débat télévisé.
Après 25 années d'attente et d'espoir, le projet d'implanter une crèche communale sur le territoire de Pecq a été signé lors de la dernière mandature. Si le dossier a connu de nombreux rebondissements, le bourgmestre sortant, Aurélien Brabant (Community), se félicite aujourd'hui de cette réalisation tant attendue.
"C'est l'une des plus belles réussites. En tout cas, c'est l'une des plus importantes. Ce qui est important quand on est bourgmestre d'une commune, c'est de pouvoir développer des services qui couvrent la totalité de la population. On est parvenu, non sans mal, à avoir ces 21 places et effectivement, c'est l'un des plus beaux projets".
Au-delà d’une crèche communale, le groupe Pecq Autrement souhaite développer des crèches d’entreprise. "Nous souhaiterions pouvoir examiner avec les opérateurs économiques la possibilité de mettre en place une crèche d'entreprise comme cela a été réalisé du côté de la commune de Frasnes. Cela pourrait se faire au niveau du futur zoning du Pont Bleu qui se situe à la limite de Dottignies et d'Espierres", explique Damien Delsoir.
Hall sportif à Warcoing, stop ou encore ?
Certains projets restent toutefois en balance. C'est le cas notamment du projet de hall sportif à Warcoing qui n’a pas été retenu par la Région wallonne. Pour le groupe ActionS-PS, il faut poursuivre le travail.
"Il y avait assez peu de moyens pour ce premier appel à projets. Mais néanmoins, cela nous a permis de rentrer une esquisse, ce qui n'existait pas jusqu'à présent, et d'envisager une implantation et une intégration. Maintenant, on relance ce projet qui est bien nécessaire", argumente Jonathan Ghilbert, échevin sortant des Finances qui rappelle qu'un million d'euros a été préservé au niveau des finances communales pour ce projet qui est également soutenu par Les Engagés.
"Je pense que c'est une priorité pour les jeunes. On souhaite mettre les moyens au niveau humain pour que les projets se concrétisent. On voudrait investir dans un profil technique-ingénieur; une personne qui a l'habitude de piloter des projets, les mener à bien, coordonner les différents chantiers pour limiter l'impact sur la population", développe Pierre Meganck.
Si les avis sont favorables, les groupes Alliance Citoyenne et Pecq Autrement expriment néanmoins une certaine réserve.
"Cela fait longtemps que ce projet de hall est dans les cartons. Je constate qu'il sera très bien placé mais il est indiqué que c'est pour accueillir tous les clubs de l'entité. Est-ce que vous comptez attirer des écoles, des entreprises pour pouvoir faire jouer le personnel et utiliser le hall alors qu'il devrait être destiné à la population pecquoise ? Je suis aussi inquiet de connaître la manière dont sera gérée l'occupation de ce bâtiment", argumentait Damien Delsoir (Pecq Autrement).
Christine Ducoulombier (Alliance Citoyenne) voit les choses différemment. "Je pense qu'il y a déjà un bâtiment qui existe derrière la commune. Ce n'est pas un hall sportif mais c'est un bâtiment qui accueille le ping-pong, la boxe-thaï et bientôt le jeu de bourles. Pourquoi ne pas rénover ce bâtiment qui est déjà existant plutôt que d'en construire un nouveau ? Y a-t-il une réelle demande de la part des clubs sportifs ?"
"On a reçu énormément de courriers de la part de clubs sportifs qui ont envie de s'implanter à Pecq mais également d'entreprises. Nous avons étudié la possibilité de rénover le bâtiment Alphonse Rivière mais cela coûtait bien plus cher que d'en construire un neuf à Warcoing. Au-delà du hall sportif, mon idée est, à terme, de pouvoir développer le sport depuis le complexe Léon Velghe jusqu'à la N50. Cela permettrait d'isoler le Chemin 15, de rendre un peu de tranquillité aux riverains et d'avoir cette infrastructure sportive qui va d'un bout à l'autre de la N50", a répondu Aurélien Brabant, qui n’a semble-t-il pas su convaincre Christine Ducoulombier.
Un bassin d'apprentissage ? Oui, mais pas n'importe comment"
Parmi les initiatives abordées au cours de la dernière mandature figurait également la construction d’un bassin d’apprentissage. Un projet qui n'est pas tombé à l'eau. "La crise énergétique s'est abattue au moment où ce projet devait naître. L'entrepreneur qui devait le construire n'avait plus les garanties bancaires. Il a lancé un autre projet du côté de Namur. Cela semble visiblement bien fonctionner. L'idée est toujours là, toujours présente. Je crois que c'est un manque pour l'entité", avançait Aurélien Brabant (Community).
Si Les Engagés soulignent l'initiative, ils constatent que le projet est difficilement réalisable. "On a eu une candidature par un privé qui n'a pas été suivi par les institutions bancaires. Je pense qu'il faut prioriser et concrétiser. Je suis donc contre le bassin d'apprentissage dans un premier temps. Je préfère tout d'abord avoir un projet rentable au niveau du hall sportif", développe Pierre Meganck.
"Si c'est un privé, pourquoi pas", s'est exprimée Christine Ducoulombier (Alliance Citoyenne). "Mais si la commune veut le mettre en place, cela coûterait beaucoup trop cher. Il y a des piscines à proximité, à Tournai, Kain, Estaimpuis. Une piscine coûte très cher et je ne sais pas si les citoyens seraient prêts à payer".
Un bassin d'apprentissage, une solution pour garantir l'accès à la piscine à l'ensemble des écoliers pecquois ? Pour Damien Delsoir (Pecq Autrement), "ce serait peut-être une solution, mais je rappelle quand même à la commune que l'intercommunale IEG a construit une deuxième piscine, des plages horaires sont disponibles mais IEG attend toujours une réponse."
Des logements tremplin, une volonté partagée bientôt concrétisée
Faut-il construire des logements tremplin au sein de l’entité ? La question a été posée aux candidats des cinq partis représentés. "En début d'année, nous sommes intervenus par rapport à la problématique des jeunes qui ne trouvent pas de logement et qui quittent l'entité. C'était prévu dans la déclaration politique du logement de la majorité en place mais nous n'avons pas vu de dossier sortir. Les communes voisines d'Estaimpuis et de Celles ont développé deux projets. Mais ici, la question n'a pas été abordée. Si nous sommes au pouvoir, nous aimerions mettre cela en place et rattraper notre retard en envisageant la construction de 10 logements directement", s'est exprimée Emmanuelle Pee (Pecq Autrement).
Pour Christelle Loiselet (Les Engagés), les logements tremplin représentent une réelle opportunité pour les jeunes. "Mais nous sommes davantage favorables à ce que l'on réalise un inventaire de tous les bâtiments existants sur l'entité qui pourraient être rénovés. Il faudrait voir ce qui est le plus intéressant. La rénovation ou la construction."
Le groupe Alliance Citoyenne est favorable à la construction de logements tremplin, mais il faut y préciser les règles. "Notre groupe défend cela et c'est dommage que cela n'ait pas été évoqué plus tôt. Il faut décider et affiner. Est-ce un pourcentage du loyer ou un montant fixe ? Et surtout dire si la personne qui loue le logement peut l'acheter ou en acheter un autre sur l'entité, ce qui permettrait d'avoir un roulement dans le logement de départ", explique Aurélien Pierre.
Les logements tremplin n'ont pas vu le jour. Ou du moins, "pas encore". Julie Lepoutre (Community) s'explique. "Nous sommes en discussion pour l'acquisition d'un ou deux logements dans l'extension du clos Laurent Jorion pour du logement tremplin. Il y a également un autre projet de la Société Wallonne du Logement à Warcoing qui prévoit 14 habitations pour primo-acquéreurs (2/3) et pour tout public (1/3). Nous sommes en pourparlers pour acheter ces terrains et les mettre à disposition des primo-acquéreurs ou pour en faire des logements tremplin".
Pour Françoise Vansaingèle (ActionS-PS), "c'est une situation à analyser". "Il faudrait faire un calcul avec un revenu minimal et maximal pour tenter de garder les primo-arrivants au sein de notre entité".
Dans la seconde partie de l’émission, les candidats ont également eu l’opportunité de partager leur vision d’avenir et de présenter les initiatives qu’ils souhaitent mettre en oeuvre pour rendre leur entité encore plus attractive qu’elle ne l’est déjà.
Sébastien Lippens