L'édito de la rédaction sur les recours après les élections communales : quand on aime on ne (re)compte pas

L'édito de la rédaction sur les recours après les élections communales : quand on aime on ne (re)compte pas

Cette semaine dans deux communes de Wallonie picarde, des formations écartées du pouvoir ont décidé d’introduire un recours contre le résultat des élections. En ligne de mire : des procurations douteuses selon les dires des plaignants, c’est l’objet de l’édito de la semaine.

D’abord il y a eu la liste du bourgmestre ou plutôt du futur ex-bourgmestre à Celles. Relégués dans l’opposition le 13 octobre dernier suite à la coalition entre Jean Delestrain et Yves Willaert, 8 sièges contre 9, Michaël Busine et ses colistiers ont décidé de déposer un recours auprès de la cellule élections du Service public de Wallonie. Pour rappel, l’élection s’est jouée à 7 voix qui ont coûté la majorité absolue à la liste LB/OC et à l’analyse, les vaincus ont repéré 39 procurations qui selon eux n’auraient pas dû être validées. En cause, un manque de documents ou de signature ad hoc, des ratures sur les documents de procuration ou encore pour certaines des justifications datant des élections de juin 2024.

Du côté de Flobecq, même topo. Là Philippe Mettens, qui perd lui aussi sa majorité absolue, évoque également un problème de procurations, il y en aurait 150. Ici, on ne parle pas de ratures ou de signatures douteuses mais de justificatifs sur base de certificats médicaux délivrés par un médecin candidat aux élections, une pratique illégale. Dans le viseur, Xavier Vancoppenolle qui se défend catégoriquement d’avoir commis la moindre manœuvre illicite bien conscient qu’il est du caractère amoral de la pratique et bien sûr de son l’illégalité.

Dans le cas de Celles, on mesure que les 39 procurations justifient un examen approfondi dans la mesure ou 7 voix seulement ont privé Michaël Busine d’une majorité absolue. On pourra juste s’étonner du fait que ces procurations n’aient pas directement alerté les membres du bureau de dépouillement et soient passées comme une lettre à la poste ou en l’occurrence, comme un bulletin de vote dans une urne. Quoi qu’il en soit, s’il s’avère qu’une fraude a bien été commise, il n’est pas impossible que les citoyens cellois soient alors amenés à retourner aux urnes.

Dans le cas de Flobecq, la probabilité de voir de nouvelles élections convoquées sont minces. A supposer que procurations suspectes il y ait, qu’elles aient toutes bénéficié aux listes MR et Audacité-Les Engagés, et que l’on attribue ces votes à liste du Flobecq Vivacité, elle ne conserverait quand même pas sa majorité absolue. Philippe Mettens a d’ailleurs déclaré ne pas vouloir modifier le résultat des élections, mais juste s’assurer que « tout le monde a bien joué le jeu ». En attendant, l’intégrité professionnelle de Xavier Vancoppenolle a été mise en cause et ce seul fait mérite qu’il y ait enquête, on ne peut laisser une telle accusation sans réponse, il y va quand même de l’honneur et de la réputation d’un homme.

Pour finir sur une note plus légère, on dira qu’on a à Flobecq et à Celles une preuve de plus que quand on aime on ne compte pas mais qu’à l’inverse, quand on aime pas le résultat, on recompte.


Xavier Simon