L'édito de la rédaction sur les bons exemples politiques : l'air de la campagne
On pointe souvent du doigt, ici ou ailleurs, les débordements de nos représentants politiques en certaines circonstances, notamment lors de débats en séance de conseil communal. On s’en voudrait donc de ne pas signaler des comportements qui vont à l’inverse de cette tendance, d’autant qu’ils sont suffisamment rares. C’est l’objet de l’édito de la semaine.
La scène se passe ce mercredi à Rumes. Le conseil durant lequel le budget communal 2024 a été voté touche à sa fin. Au moment où le bourgmestre s’apprête à clôturer la séance, Céline Berton demande la parole. En cette fin d’année, et l’aube d’entamer la dernière année de la mandature, la cheffe de file de l’opposition tient à saluer l’ensemble des conseillers réunis autour de la table et souligner la qualité du travail accompli durant ces 5 années. Elle souligne particulièrement le fait que malgré les divergences d’opinion et de sensibilité politique, le conseil dans son ensemble a su faire face lorsque les circonstances l’exigeaient. Elle prend en exemple la gestion de la crise sanitaire, insistant sur le fait qu’en ce moment si particulier, la seule et unique préoccupation des élus, au-delà de toute appartenance politique, a été de veiller au bien de leurs concitoyens.
Cette vision du bien commun au-delà des intérêts particuliers ou partisans s’est, dit-elle, manifesté en plusieurs occasions.
Cela n’exclut pas, bien sûr les divergences d’opinion. Sur certains dossiers, majorité et opposition ont eu et ont encore d’ailleurs une approche différente et cela a suscité parfois des débats animés.
Animés mais toujours corrects, nous en avons été témoins. Au-delà des différences, des incompréhensions, jamais d’attaque ad hominem, jamais de dénigrement, de noms d’oiseaux n’en parlons même pas, l’opposition s’est toujours voulue respectueuse.
Le rôle du bourgmestre et président de séance, sa façon d’animer les débats en laissant à chacun le loisir d’exprimer son point de vue ne sont évidemment pas étrangers à cet esprit de dialogue plutôt que d’affrontement, d’écoute plutôt que de confrontation.
Certains argueront du fait que Rumes est une petite commune, que les dossiers sont moins complexes et donc la pression moins importante. Mais quelle que soit la taille de la commune, gérer suppose une grande responsabilité et la pression qui va avec, nous avons la faiblesse de croire que l’ambiance d’un hémicycle est avant tout fonction de la personnalité des gens qui y siègent et de leur façon d’envisager ce qu’est un vrai dialogue, qu’ils soient dans la majorité ou dans l’opposition. Pour preuve, dans certaines grandes communes l’esprit se veut ouvert, tolérant et respectueux et nous avons connus des conseils de petites entités qui étaient de véritables foires d’empoigne totalement indignes.
A voir comment s’annoncent les campagnes des régionales et des fédérales, la piètre qualité des arguments que s’envoient à la face ceux qui sont censés être l’élite politique de notre pays, on ne peut que les encourager à faire un petit stage à Rumes, l’air de cette campagne-là leur fera le plus grand bien.
Xavier Simon