Implantation d'un 2e magasin Colruyt à Ath : le bourgmestre laisse planer peu de doutes sur l'avis négatif de la ville

Implantation d'un 2e magasin Colruyt à Ath : le bourgmestre laisse planer peu de doutes sur l'avis négatif de la ville

Si la ville ne peut pas s'opposer à la liberté d'entreprendre et l'implantation d'un commerce en particulier, les questions de mobilité sur la chaussée de Mons, déjà très fréquentée, inquiètent.

Implantation d'un 2e magasin Colruyt à Ath : le bourgmestre laisse planer peu de doutes sur l'avis négatif de la ville

Alors que l'enquête publique relative à l'implantation d'un second magasin Colruyt sur Ath est actuellement en cours, Pascale Nouls, cheffe de file de l'opposition La Liste Athoise, a questionné la majorité quant aux problèmes de mobilité sur l'entité au regard des nombreux permis d'urbanisme. Elle a surtout pointé du doigt le projet Colruyt à la Chaussée de Mons. "Il y a un problème de mobilité qui est déjà épouvantable à la chaussée de Mons et ce, maintenant, à toute heure de la journée. L'endroit est déjà très dangereux et l'Observatoire du commerce estime des allées et venues d'environ 7000 voitures supplémentaires chaque semaine". Si la conseillère d'opposition craint une répercussion du trafic dans les villages afin d'éviter les embouteillages, elle s'interroge sur un plan de gestion de la mobilité. "En 2018, tous les partis ont été interrogé concernant cette mobilité à la chaussée de Mons, à mettre en rapport avec le problème de Pairi Daiza. Nous sommes en 2024, soit 6 ans plus tard, rien n'a changé."

Le bourgmestre a alors rappelé qu'un dossier élaboré avec l'intercommunale Ideta avait bien été déposé en 2019 afin de tenter de résoudre les problèmes liés au trafic de Pairi Daiza. "Force est de constater que pour le moment le SPW n'a pas envie de s'intéresser à ce projet et ce, pour diverses raisons" a-t-il déploré. Par ailleurs, la mobilité fait bien l'objet des préoccupations lors des demandes de permis. "Au niveau local, systématiquement, quand il y a des demandes de permis (cela concerne les demandes pour enseignes commerciales, mais aussi tous les autres permis d’urbanisme), des avis mobilité sont sollicités. Pour le projet dont il est question, notre service mobilité a rendu un avis négatif".

Concernant le projet Colruyt à la chaussée de Mons, le service mobilité de la ville d'Ath a notamment pointé une augmentation de la densité de circulation sur un axe déjà problématique, une hausse du trafic des poids lourds relative aux livraisons, des risques de files plus élevés ainsi que des collisions.

L'Observatoire du commerce, un avis légitime ?

Si les problèmes de mobilité joueront dans la balance, la légitimité des avis remis par l'Observatoire du commerce a aussi été mise en doute. "De nombreuses incohérences dans les analyses ainsi qu'une méconnaissance manifeste de la réalité de terrain me font m'interroger sur le crédit que l'on peut donner à leurs avis lors de l'attribution du permis de bâtir", a déclaré Cécile Dascotte, conseillère socialiste. Un constat partagé par le bourgmestre, Bruno Lefèbvre. "On est bien loin d'une analyse objective quand on voit la réponse de l'Observatoire du commerce sur le projet Colruyt. On oublie totalement que le Colruyt va ramener 7000 clients par semaine sur un axe qui est déjà fortement bouché".

La conseillère communale a invité le collège à être prudent quant à l'utilisation des avis futurs de l'Observatoire lors de l'analyse des demandes de permis.

Quand il s’agit de demande commerciale, la commune a très très peu de marge de manœuvre

Par la voix de Florence Pottiez, échevine du Commerce et du Développement économique (MR), le collège a rappelé le peu de latitudes dont il dispose dans ce genre de dossier. Concernant la demande du Colruyt, "comme il s'agit de la vente d'un propriétaire privé, l'assentiment de l'autorité communale n'est réglementairement pas requis, même si la finalité de cette vente est un magasin de 2365 mètres carrés du surface brut et 1509 de surface net de vente". L'échevine libérale a également rappelé que "la liberté de commerce prévaut, même si elle n'est pas à concevoir comme une liberté absolue". L'élue MR précisera aussi que "ce dossier demande un regard nuancé. Il recueillera les remarques des citoyens dans le cadre de l'enquête publique. D'autre part, des avis sont sollicités, parmi lesquels celui de l'Observatoire du commerce. L'ensemble remis à la ville sera soumis à l'analyse des services de la région pour ensuite une décision du collège".

Le bourgmestre a finalement conclu, laissant planer peu de doutes sur l'avis que rendra la ville concernant cette demande du groupe Colruyt: "La ville ne s’est pas encore positionnée car l’enquête publique est toujours en cours, mais vous avez compris que l’orientation que nous prendrons se dessine".


A.D.