L'édito de la rédaction : vrai logo ou pâle copie ?

L'édito de la rédaction : vrai logo ou pâle copie ?

La semaine dernière, la ville de Mouscron a présenté son nouveau logo, pure création maison disait-on fièrement du côté de l’hôtel de ville. Le hic, c’est qu’un graphiste américain affirme que ce logo n’est ni plus ni moins que la copie de l’une de ses créations. Alors, le logo mouscronnois, plagiat ou coïncidence ? C’est l’objet de l’édito de la semaine.

Au départ, il y a cette volonté de la ville de Mouscron de se constituer une identité visuelle forte et mettre fin à la confusion qu’entraine immanquablement l’existence de près de 20 logos différents pour identifier les différents services de la commune. Un chef de projet de la ville se met à la tâche et après plusieurs mois de travail voilà un nouveau logo tout beau tout chaud. Il s’agit d’un M stylisé qui a donc pour objectif d'harmoniser les différents logos des services de la Ville de Mouscron, mais aussi d'inclure davantage les 3 autres entités du grand Mouscron et de rappeler par son graphisme le glorieux passé textile de la cité des Hurlus.

A peine dévoilé, le logo suscite son lot de commentaire, chacun a son avis sur son esthétique, sa lisibilité, sa pertinence, quoi de plus normal on reste là dans le domaine de l’appréciation subjective, on ne peut pas plaire à tout le monde, tous les goûts sont dans la nature.

Plus embêtant par contre, voilà qu’un graphiste américain revendique la paternité du logo et estime avoir été plagié. Il est vrai que l’analogie est pour le moins troublante, les logos sont quasi identiques à la différence près que celui de Mouscron symbolise la lettre M, celui de Patrick Tuell, le graphiste américain, un W.

Et c’est d’ailleurs l’explication avancée par les concepteurs du logo mouscronnois pour justifier de leur bonne foi. Avant de créer leur visuel, ils ont scruté sur le net les logos reprenant la lettre M mais pas le W, ils n’ont donc pas trouvé le logo de Patrick Tuell et n’ont donc pas pu, disent-ils, le copier. Pour l’échevin Laurent Harduin, il ne s’agit pas d’un plagiat mais d’une rencontre fortuite. L’utilisation de cette expression n’est, par contre, pas du tout fortuite, puisqu’en matière de plagiat, devant les tribunaux, l’exception dite de « rencontre fortuite » permet d’écarter le grief de la contrefaçon sans avoir à contester l’originalité de l’œuvre prétendument contrefaite puisque l’on n’en connaissait pas l’existence. Le hic, c’est que l’administration reconnait avoir à un moment du processus de création de son logo avoir eu connaissance de l’existence d’un logo de ce type mais n’a pas jugé bon de revoir sa copie.

Alors, que le logo de la ville de Mouscron ressemble trait pour trait à un logo existant, on peut parfaitement l’admettre tant les créations de ce type foisonnent et que la volonté de stylisation d’une lettre ou d‘un symbole amène à des créations ressemblantes. Par contre, s’en apercevoir et l’utiliser malgré tout, c’est beaucoup plus discutable. D’autant que, hasard du calendrier, on vous en parle ce vendredi 26 avril, journée internationale de la propriété intellectuelle, cela ne s’invente pas.


Xavier Simon